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Société botanique dauphinoise D.Villars

Les messicoles

Legousia speculum-veneris par M. Kopf, licence CC BY-SA

Qu’est-ce-que les messicoles ?

Les plantes messicoles ou « compagnes des moissons » ont la particularité de germer dans les cultures agricoles. Elles naissent et vivent au rythme des plantes cultivées et parviennent difficilement à se maintenir dans d’autres conditions. Ce sont des espèces annuelles (rarement bulbeuses) dont le cycle biologique se calque sur celui des cultures. Alors que les adventices correspondent à l’ensemble des plantes qui se développent dans une culture sans y avoir été semées, la notion de messicoles introduit un lien plus fort avec la culture puisque ces dernières se développent préférentiellement dans les champs cultivés.

Consolida regalis
Vaccaria hispanica
Bupleurum rotundifolium

Arrivées en France avec la diffusion de l’agriculture au cours de la période néolithique, elles ont suivi différentes voies de migration et accompagné les lots de semences de céréales originaires du croissant fertile. On compte aujourd’hui 82 espèces messicoles en région Auvergne-Rhône-Alpes, les plus connues d’entre elles sont sans aucun doute le Coquelicot et le Bleuet.

Des espèces bienfaisantes

La plupart des plantes messicoles produisent des quantités de nectar et de pollen disponibles pour les pollinisateurs. Elles hébergent de nombreux autres insectes auxiliaires. En offrant abri et nourriture à l’entomofaune, elles contribuent au bon fonctionnement de l’agrosystème et participent indirectement à la pollinisation des espèces cultivées et à la lutte contre les ravageurs des cultures. Certaines sont également une bonne ressource alimentaire pour les oiseaux de plaine.

Coquelicot et Bleuets
Adonis annua

Des espèces en danger

Leur régression est attribuée aux importants changements de pratiques agricoles opérés depuis les années 1950 : le regroupement des parcelles, la réduction des linéaires de bordures propices à la diversité floristique, le labour profond (sélection d’espèces à graines dormantes et à longévité élevée) et l’emploi d’herbicides.

Aujourd’hui la majorité des plantes messicoles a régressé en France, certaines sont rares voire en danger d’extinction. Diverses actions en faveur des messicoles ont vu le jour depuis plusieurs années afin de mieux les connaître et les préserver.

Il existe un Plan National d’Actions en faveur des espèces messicoles et sa déclinaison régionale qui coordonne les actions favorables à leur conservation et leur restauration.

>> Pour en savoir plus sur ce plan d’actions et les actions de Gentiana.

Sources : Plan d’actions en faveur des plantes messicoles en Auvergne-Rhône-Alpes